Bien sur, je me lève tôt et j'arrive en avance afin de prendre le premier bateau, celui de 7h30.
Bien sur, il est annulé à cause de problèmes mécaniques. J'attends dans le terminal un peu miteux le prochain départ, à 8h45. J'aurais pas gobé l'excuse de l'avion russe de toute façon cette fois-là.
Colonie portugaise pendant quelques siècles, Macao a été rendu à la Chine en 1999, 2 ans après la colonie britannique de Hong Kong. Comme elle, c'est une région administrative spéciale : pendant 50 ans, jusqu'en 2049, Macao reste très autonome, avec sa police et sa monnaie par exemple.
Macao, c'est l'enfer du jeu : d'immenses casinos et hôtels partout, des boutiques de bijoux hors de prix, de matériel photographique de pro, de voitures de luxe... Tout est bon pour te faire culpabiliser de ne pas être riche. On peut trouver des imitations pas cher de presque n'importe quoi à Shenzhen, mais à Macao, t'as que des originaux !
Ça fait 2 mètres de large ce truc en or, mine de rien !
Le hall du Grand Lisboa est un véritable musée : défenses de mammouth sculptées, bateaux ou pagodes en or, bloc de jade gravé de plus d'une tonne, et même un diamant parfait de 4 cm : 218 carats la bête !
Ils conduisent à droite et roulent à gauche à Macao !
J'ai déjà joué quelques fois dans des casinos, mais j'aime pas trop ça, alors je décide de continuer ma balade.
Dans le centre-ville, on trouve des rues au style plus "portugais". Je ne suis pas expert du style portugais, ça fait trop longtemps que j'y suis allé, mais ça doit rendre très bien en photo avec du ciel bleu, des petits nuages et moins de monde.
Je poursuis mon chemin en m'aidant des multiples panneaux d'information touristique bilingues. Cependant, à Macao, bilingue veut dire chinois/portugais. Ça me fait une belle jambe...
Il y a un ancien fort colonial sur une colline au centre de la ville. Il reste des vieux canons et on doit avoir une belle vue quand le ciel est dégagé.
Enfin, je trouve quand même ce que je cherche : les temples.
Au début, un tout petit, coincé entre des immeubles. Une petite vieille balaye des cendres à l'intérieur en marmonnant, et c'est paisible.
Les spirales jaunes, c'est pas de la déco de Ikea, c'est de l'encens. Ça brûle très lentement, pendant des heures, en remontant.
A un moment donné, je croise mon vieux pote le Padre Matteo Ricci.
Le Padre Matteo, c'est le jésuite qui est arrivé en 1582 à Macao, et qui est remonté ensuite dans la Chine jusqu'à la cité interdite à Pékin.
Il a obtenu du support de l'empereur de l'époque et aussi le droit de faire construire la première église catholique en Chine. Mathématicien, cartographe, traducteur, sacré gars le Padré !
Un autre petit temple, Rua Da Ressurreiçao :
Enfin, le temple de A-Ma, celui qui a donné son nom à Macao.
Quand les navigateurs portugais auraient accosté près du temple et demandé le nom de l'endroit, les chinois auraient répondu A-Ma-Gau (endroit pour A-Ma). Les portugais auraient ainsi appelé toue la péninsule Macao.
Il faut grimper des petits escaliers en pierre pour rejoindre les 4 différents pavillons. Les gens viennent, achètent de l'encens et font des prières aux différents autels. C'est beau, très coloré, et ça sent bon. Tout le monde est calme et souriant. Moi aussi.
Voila un petit résumé de mon samedi. J'ai fait et vu d'autres trucs bien sur, mais c'est trop pour internet.
Dans la même journée, durant ma balade à pieds d'environ 9 ou 10 heures dans Macau, j'ai vécu une expérience spirituelle unique.
J'ai remonté le temps sur environ 500 ans. Ça fait du 50ans/heure. Pas étonnant que j'ai mal aux pieds, mais cela en valait la peine.
Je suis passé progressivement du luxe vulgaire des machines à sous géantes, symboles de valeurs actuelles douteuses, aux temples anciens dédiés à la recherche de l'harmonie avec l'univers.
Quand on y pense, ça fait réfléchir...
Mon choix est fait depuis longtemps.
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